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Découverte majeure sur Mars:
Un océan caché sous l'équateur

Les dernières observations de la sonde Mars Express de l'Agence Spatiale Européenne (ESA) révèlent une découverte majeure pour la planète rouge: des quantités considérables de glace d'eau, suffisantes pour recouvrir Mars d'un océan de 1,5 à 2,7 mètres de profondeur. Cette glace se trouve sous l'équateur martien.
La mission Mars Express, en orbite autour de Mars depuis 20 ans, a détecté ces dépôts glacés sous une formation géologique nommée la Formation de Medusae Fossae (MFF), une vaste étendue de plusieurs centaines de kilomètres de large et plusieurs kilomètres de haut. Les chercheurs s'interrogeaient sur la nature exacte de ces dépôts, découverts il y a environ 15 ans.
Thomas Watters du Smithsonian Institution aux États-Unis, chercheur principal, explique que les signaux radar correspondent à ce qu'on attend de la glace stratifiée, similaire aux calottes polaires martiennes, connues pour leur richesse en glace. Les dépôts s'étendent jusqu'à 3,7 km sous terre et sont recouverts d'une croûte de cendres durcies et de poussière sèche de plusieurs centaines de mètres d'épaisseur. La présence de cette glace près de l'équateur est particulièrement intéressante pour les futures missions habitées, bien que son accès reste difficile en raison de sa profondeur.
Publié par Adrien le 19/01/2024 à 08:00
Source: ESA et Techno-science.net

En haut se trouve une image de la surface de Mars. Une ligne blanche traverse la surface en diagonale, avec une flèche noire descendant de la ligne blanche pour pointer vers un graphique ci-dessous.
Le graphique montre la forme de la surface et du sous-sol. Cela indique que sous la surface se trouve une fine couche de sédiments secs puis une épaisse couche de dépôt de glace. L'axe des x du graphique montre la distance, indiquant que la ligne diagonale blanche couvre une distance de 1 000 km. L'axe y du graphique montre l'élévation, indiquant que le dépôt de glace peut atteindre 3 000 m d'épaisseur.
Credit: CReSIS/KU/Smithsonian Institution
Les nouveaux résultats du radar MARSIS à bord de Mars Express révèlent que ces dépôts ne sont pas de simples poussières. Andrea Cicchetti de l'Institut National d'Astrophysique en Italie souligne que si la MFF n'était qu'un amas de poussière, elle serait plus compacte que ce que montrent les données de MARSIS. En réalité, les dépôts ont une faible densité et ont une transparence aux ondes radar caractéristiques de la glace d'eau.
La découverte soulève des questions sur l'histoire climatique de Mars. La présence de glace d'eau sous la surface aux latitudes basses et équatoriales suggère que le climat de Mars était très différent dans le passé lointain. La variation de l'inclinaison de l'axe de Mars au fil du temps pourrait expliquer cette distribution de glace. À certaines périodes, l'obliquité élevée de la planète aurait pu permettre la formation de glace d'eau en grande quantité à l'équateur, ensuite recouverte par des chutes de cendres et de poussière.
Cette découverte, publiée dans la revue Geophysical Research Letters, remet en question notre compréhension de la MFF et ouvre de nombreuses interrogations sur l'évolution climatique et géologique de Mars.

Dans le domaine de l’accès à l’espace, 2024 s'annonce palpitante avec plusieurs lancements et événements majeurs prévus dans le monde. Voici une première partie des grands moments attendus pour cette année qui commence.
AU SOMMAIRE
En 2024, SpaceX ne sera plus le seul acteur majeur sur la scène occidentale des lanceurs, avec l'arrivée de trois nouveaux dont la mise en service est prévue pour au cours de l'année.
Europe : Ariane 6 prête à ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire des Arianes
Après un retard de plus de quatre ans, l'Europe nourrit l'espoir de voir décoller Ariane 6 à l'été 2024. Ce lanceur marque un tournant significatif dans l'histoire d'Ariane, divergeant considérablement de la période d'Ariane 5. Bien qu'Ariane 6 ne puisse égaler la performance d'Ariane 5, devenue le lanceur de référence sur les marchés des lancements de satellites ouverts à la concurrence, elle permettra à l'Europe de retrouver son autonomie spatiale, perdue depuis plusieurs années.
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États-Unis : nouvelle donne sur la scène spatiale
Aux États-Unis, SpaceX ne sera plus l'unique protagoniste. Vulcan d'ULA et New Glenn de Blue Origin se préparent à entrer en service avec une architecture similaire à Ariane 6 mais se distinguant par leur approche partiellement réutilisable, une différence significative par rapport à la stratégie d'Ariane 6.
Vulcan est un lanceur à deux étages dotés de boosters d'appoint qui utilisent trois moteurs différents. L'étage principal sera propulsé par deux moteurs BE-4 de Blue Origin fonctionnant au gaz naturel liquéfié et à l'oxygène liquide, tandis que l'étage supérieur sera équipé de deux moteurs fonctionnant avec un mélange d'hydrogène et d'oxygène liquide. Quant aux propulseurs d'appoint, ils seront équipés de moteurs à propergol solide. Ce lanceur sera partiellement réutilisable. À la différence de SpaceX, qui récupère la totalité de l'étage principal de son Falcon 9, ULA ne récupérera que la partie basse du Vulcan qui comprend le moteur, la baie de propulsion et l'avionique.
Pour son premier vol, Vulcan vise la Lune, avec à son bord, l'atterrisseur Peregrine d'Astrobotic, et suivra le lancement du Dream Chaser de Sierra Space qui ravitaillera la Station spatiale internationale. Ce véhicule qui ressemble à un avion, et en sera vraiment un dans sa version habitée, bénéficie de plusieurs contrats de la Nasa pour ravitailler l'ISS. Dans un futur proche, il sera également utilisé pour la desserte de la station spatiale Orbital Reef.
Haut de 95 mètres, le New Glenn sera capable de lancer quelque 13 tonnes sur une orbite de transfert géostationnaire. Ce lanceur n'est évidemment pas une évolution du New Shepard, qui est un étage suborbital capable d'emporter une capsule habitable destinée aux voyages touristiques suborbitaux et à des expériences scientifiques. New Glenn sera un lanceur à deux étages, voire trois si la configuration de la mission le nécessite. L'étage principal sera réutilisable, comme l'est celui du Falcon 9 de SpaceX. Il pourra aussi bien se poser sur la terre ferme qu'en pleine mer sur un navire. Cet étage sera propulsé par sept moteurs BE-4. Son premier vol est prévu dans le courant de l'été.
Ces deux lanceurs promettent d'apporter une nouvelle dynamique au paysage spatial des États-Unis, que SpaceX a rendu, certes, passionnant mais monotone !
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Toujours aux États-Unis, cap sur la Lune
Outre ces nouveaux lanceurs, l'année 2024 aux États-Unis sera marquée par le premier vol habité du Starliner de Boeing à destination de la Station spatiale au printemps, suivi de près par la mission Artemis 2 autour de la Lune de la Nasa, initialement prévue vers la fin de l'année mais qui devrait être décalée de quelques mois.
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SpaceX : défis et innovations en continue
Chez SpaceX, l'année 2024 ne sera pas simplement une suite de lancements records, comme cela a été le cas pour les années 2023, 2022... L'attention se portera principalement sur le développement du Starship, promettant des voyages habités vers la Lune, Mars et au-delà. Après deux vols d'essais en 2023 aux succès relatifs, l'année 2024 devrait voir ce lanceur voler plusieurs fois. L'innovation atteindra son apogée avec des démonstrations de transfert de carburant en orbite, illustrant l'audace constante de SpaceX dans le domaine spatial.
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Inde : persévérance dans les vols habités
L'Inde maintient son cap sur le vol habité, contrairement à l'Europe, qui semble avoir abandonné l'idée d'être autonome en la matière. Après le test réussi du système d'éjection de sa future capsule habitée lors du vol TV-D1 (CES, Crew Escape System, octobre 2023), l'Agence spatiale indienne s'apprête à effectuer un vol d'essai orbital sans astronaute en vue d'un vol habité dès 2025.
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Japon : attente et incertitudes
Au Japon, le retour en vol du lanceur H3 suscite une grande attente en raison d'un calendrier de lancement chargé. Après un vol inaugural malheureux, se soldant par la perte du lanceur et de son satellite, le H3 devrait effectuer au moins deux vols en 2024. Ce qui devrait rassurer l'Agence spatiale japonaise qui prévoit de l'utiliser pour le lancement de la sonde de retour d'échantillons MMX (en collaboration avec le Cnes) à destination de Phobos et du cargo spatial HTV-X. Ce cargo est une version améliorée et modernisée de l’HTV qui a été utilisé de 2009 à 2020 pour essentiellement ravitailler le segment nippon de la Station spatiale internationale. Une version adaptée à des voyages à destination de la Lune pourrait être réalisée afin de ravitailler le Gateway de la Nasa.
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Le «Dieu du Chaos» passera tout près de la Terre en 2029
La NASA prédit qu’un astéroïde de plus de 40 millions de tonnes se rapprochera du globe terrestre dans cinq ans. Du jamais vu.
Sophie Zuber
​La «rencontre» rapprochée aura lieu le 13 avril 2029. Il s’appelle Apophis, de son petit nom «Dieu du Chaos». Cet astéroïde d’environ 370 mètres de diamètre s’approchera de «très près de la Terre» dans un peu plus de cinq ans.Selon la NASA, il passera à environ 32’000 kilomètres de la surface du globe, une distance similaire à celles de certains satellites de télécommunications en orbite. Ce corps rocheux d’environ 45 millions de tonnes sera même assez gros pour être vu depuis le continent européen. Agendé au 13 avril 2029, ce survol, considéré comme «extrêmement rapproché», est rarissime, puisque le dernier a eu lieu il y a plus de 7500 ans.
Un vaisseau pour l’accompagner
Selon l’agence spatiale américaine, cette rencontre rapprochée modifiera l’orbite de l’astéroïde et la durée de sa journée de 30,6 heures. Ce qui provoquera des tremblements de terre et des glissements de terrain à la surface de l’objet céleste.Dès lors, une sonde de la NASA sera envoyée et volera à moins de dix mètres de l’énorme caillou durant 18 mois. Les scientifiques auront ainsi le moyen d’avoir un «aperçu de la matière qui se trouve en dessous».
Source Science Nature du 28/12/2023
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